• Laure Fermigier, artiste-peintre.

    Coup de cœur pour l’œuvre de Laure Fermigier

    Quand je suis entré dans l’Atelier des Caves du Logis-Neuf, au premier regard,  j’ai compris que j’allais aimer les derniers tableaux de Laure Fermigier, avant même d’aller aux détails de chacun pour revenir à l’ensemble de l’œuvre.  L’artiste donne à sentir quelque chose comme de la joie et de la tristesse mêlées.  Entre elle et le voyeur s’installe une communication qui permet la transmission d’affects et peut-être davantage. Cela m’a fait penser à ce que Gilles Deleuze disait de Léo Ferré  et que je transpose à Laure: « (Elle)  a ce don extrême de dire des choses simples en révélant ses affects et ses expériences dont nous nous sentons les complices ».

    Après cette émotion authentique  mais éphémère, nul besoin de mots pour ce voyage intérieur mais plus tard, lorsque l’on racontera les tableaux, ce seront nos récits que nous inventerons. Le désordre des perspectives des choses et des postures des êtres construit l’harmonie de chaque scène mise en mouvement. La violence des sentiments s’exprime par ce chaos qui « met au monde une étoile dansante » pour reprendre une expression de Nietzsche. Je me suis attardé sur ces femmes rondes, seins transperçant la robe, cheveux roux, bouche rouge pulpeuse et yeux bleus puis sur les décors chauds. Annick Pegouret, elle-même artiste peintre écrit : «  La femme de Laure  vit, aime, cuisine, peint, empoigne l’homme, boit du vin, travaille, danse, astique… »  Dans un lit, dans une salle de bain, elle  érotise son mystère.  Ses talons affutés comme de très longs poignards effilés  inquiètent en créant une héroïne qu’on imagine alors  hitchcockienne,

    Laure Fermigier«  raconte des histoires de femmes. De femmes fatales, de mères, de ménagères, de troublantes espionnes, de belles désespérées » écrivait en 2003 Justine Flandin de l’Association Le Factotum. Toutes ces femmes se ressemblent et  montrent une certaine maturité… « Une femme de mystère est quelqu’un qui a une certaine maturité… » Je le tiens d’Hitchcock lui-même. L’artiste nous montre sa joie, sa tristesse, sa sensualité et parfois sa révolte faite d’humour et de provocation ...

    En remontant le cours de cette œuvre déjà importante, on voit qu’elle raconte la féminité aussi avec humour, légèreté et sensualité… une féminité sortie nue de sa ruche pour rencontrer l’amour et la maternité mais aussi la liberté, les désirs, le rêve en s’habillant de fantaisie. Une féminité arrivée à maturité dans ce que l’artiste appelle ses « choses récentes ». L’œuvre est en mouvement dans une relation entre la  peinture, la poésie, le cinéma et le roman. Tout bouge et appelle à l’action.

    On peut échafauder des poèmes lyriques mais aussi des intrigues noires avec leurs scènes de crime et leurs  scénarii.  Nul doute que cette artiste nous fait aujourd’hui aussi entrer dans le monde du polar de la meilleure des façons : par l’imagination 

     

     

    Vous avez encore jusqu’au 16 mai pour aller découvrir cette exposition. Si vous êtes ou passez par Marseille. Le Logis-Neuf est un petit village au dessus d’Allauch, une belle balade pour rencontrer une artiste singulière

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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