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Boris Vian, déjà 50 ans!
Boris Vian, une légende depuis 50 ans...
Le 23 Juin 1959, au cinéma parisien Le Marboeuf, Boris Vian s’effondrait sur son siège à la première du film « J’irai cracher sur vos tombes », adaptation qu’il jugeait médiocre de son livre et pour laquelle il n’avait pu obtenir que son nom n’apparaisse pas au générique. Victime d’une crise cardiaque, il décède lors de son transport vers l’hôpital. Il n’avait que 39 ans et la jeunesse des sixties s’est emparée de son œuvre. Cinquante ans ont passé qui nous ont fait basculer dans un autre siècle. Philippe Kobly lui a consacré un « portrait-roman », film intitulé "Boris Vian, la vie jazz " et programmé le 18 juin sur Arte en rappelant que : « Boris Vian reste un personnage difficile à cerner, d’abord parce qu’il était multiple et hérissé de défenses – ses poses de dandy, ses gestes provocateurs. Mais surtout parce que depuis sa mort s’est forgée une légende : la mélancolie de L’écume des jours , la fièvre des nuits de Tabou ( célèbre club de St Germain des près ), le scandale de J’irai cracher sur vos tombes …» et, en souvenir du trompettiste de jazz qu’était aussi l’écrivain , il ajoure « Pour lui, le jazz, c’était plus qu’une musique, c’était son oxygène, le sang qui coulait dans ses veines, une manière de vivre, de penser, de sentir. Il l’a accompagné toute sa vie, cristallisant son désir de liberté, influençant jusqu’à son écriture…»
De santé fragile depuis l’enfance, il avait choisi de vivre dans l’urgence. A 12 ans il avait souffert de rhumatisme articulaire aigu qui était à l’origine de sa maladie cardiaque. Boris Vian, l’homme pressé, était dès lors en avance sur tout. Même sur la mort, explique sa seconde femme, Ursula Vian-Kübler.
A sa première épouse Michèle, il avait dédié « L’écume des jours » où apparaît le personnage du philosophe « Jean-Sol Partre ». C'est un ouvrage noir publié en 1947, classé à la 10e place des 100 meilleurs livres du XXe siècle.
Boris Vian , écrivain iconoclaste et traducteur de polars noirs made in US pour la Série noire, a, en précurseur, influencé des auteurs du néo-polar.
Sous le pseudonyme de Vernon Sulllivan, il a écrit deux "polars" à la mode du roman noir américain: « J'irai cracher sur vos tombes » et « Et on tuera tous les affreux »
Hommage de Louis Cabanes relevé sur le site Bakshish : « Boris Vian est au XXème siècle ce que Janus fut à la mythologie romaine. Un dieu des commencements, du passage de tout état à un autre : du roman à la poésie, du théâtre aux nouvelles, de l’essai à la chanson. Toujours au galop. Le siècle au pas de course. Mort à 39 ans, il s’amusait à greffer ses dons sous différents noms, en anagrammes, comme autant de visages pour exprimer son art multiple. Un jour Bison Ravi, l’autre Baron Visi, parfois Brisavion. Avec pour cible, le cloître des conservatismes de l’après-guerre dont il fût l’un des torpilleurs au côté des surréalistes et de son ami « Jean-Sol Partre »
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